36000 COMMUNES – JUIN 2024

LE JOURNAL DES MAIRES RURAUX

Mensuel de 24 pages, 36 000 Communes entend aider les maires ruraux à se tenir informés de l’actualité nationale en leur apportant une information précise et ciblée. Fidèle aux valeurs d’indépendance de l’AMRF, ce journal porte un regard critique sur l’actualité. Il a vocation à donner aux maires ruraux les outils pour influer sur les décisions qui concernent la ruralité.

Le journal est aussi un lieu d’échanges, rendant compte des actions menées par les maires ruraux dans leur commune ou dans leurs associations départementales. Tiré à plus de 15 000 exemplaires, il est adressé aux adhérents de l’AMRF ainsi qu’à tous les parlementaires, les Conseils généraux et les Conseils régionaux.

Démocratie – « Nos maires » : un message positif sur l’envie d’agir et de se mobiliser

Démocratie – « Nos maires » : un message positif sur l’envie d’agir et de se mobiliser
Les Maires ruraux de France ont présenté devant plus de 100 personnalités le film « Nos Maires », réalisé par Gérard Poujade, lui-même élu dans le Tarn (Le Séquestre – 81).

Les maires sont les élus les plus appréciés de leur population. Ils sont celles et ceux vers qui tout le monde se tourne en cas de crises et en première ligne face aux désordres du monde. Pourtant, leurs apparitions sur le petit écran se réduisent à des sempiternelles interviews devant une inondation, un feu de forêt ou un fait divers local… Ce film permet de mieux comprendre qui ils sont.

« Plus que nous-même »

Souvent intimes, les conversations entre les acteurs et le réalisateur – entre maires donc – rend les femmes et les hommes attachants et la fonction plus humaine. En ces temps troubles de la démocratie, ce documentaire est un plébiscite pour la démocratie, la participation, la citoyenneté où le maire témoigne du fait que son mandat l’oblige à être « plus que lui-même » en donnant pour l’intérêt général.

Grâce au soutien du Groupe La Poste et de son président Philippe Wahl qui a mis à disposition ses locaux pour l’occasion, de nombreux parlementaires, des opérateurs de l’État et de nombreux partenaires de l’AMRF ont partagé la vision positive du président Michel Fournier, accompagné de nombreux élus et membres du Bureau, de « voir, à travers ce film, le potentiel que constitue les maires pour produire du bien vivre ensemble ».

L’avenir se construit à la campagne et les maires en sont les jardiniers.

DÉPARTEMENTS : LES MAIRES RURAUX SOLIDAIRES

L’association des maires ruraux de France apporte son soutien aux 103 conseils départementaux. Le Conseil départemental est en très grande difficulté financière. Or, le Département est notamment l’opérateur clé des réponses sociales (Apa, Rsa, insertion, handicap) et de la cohésion territoriale.

Journée internationale des droits des femmes

L’Association des maires ruraux de France ainsi que l’AMR 85 rappelle à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes du 8 mars 2024 l’action quotidienne des élus ruraux pour améliorer la vie des femmes partout en France.

Retrouvez par ailleurs :
– L’édito de Michel Fournier dans le 36000 Communes n°413 : « Pour le 8 mars, une ambition ! »
https://drive.google.com/…/1WXZFi…/view

– Le Fenêtre Sur « Les droits des femmes » publié dans le 36000 Communes n°413 : « Agir contre les inégalités »
https://drive.google.com/…/1bkg7kIG0nFQYkT5j1EGgci…/view

#journéeinternationaledesdroitsdesfemmes
#MaCommuneEstUtile

Financez l’aménagement d’équipements sportifs sur votre commune

En 2024, l’Agence nationale du sport porte un programme de subventions dédié à la construction et la rénovation d‘équipements sportifs, notamment en milieu rural. Alors n’attendez plus et sollicitez ce programme, sachant que l’AMRF vous aide à identifier et à demander d’autres sources de financement pour développer la pratique sportive.

Podcast – Parcoursup à la campagne ?

Voici un Podcast écrit par le Président de l’AMR 85 Denis La Mache et publié sur RCF Radio :
Les résultats de Parcoursup tombent progressivement depuis le début du mois de juin. La plateforme d’affectation à l’enseignement supérieur est redoutée par beaucoup de bacheliers… parfois même, bien plus que le bac lui-même à en croire un récent sondage. Il n’échappe à personne (et surtout pas aux jeunes concernés) que la redoutable plateforme détermine leur formation, leur lieu d’études et, au final, leur orientation professionnelle. Mais que donne cette mystérieuse loi des algorithmes sur nos jeunes ruraux ? Une enquête pilotée par France info sur ce sujet mérite toute notre attention.

Il en ressort que de nombreux jeunes ruraux ont choisi de ne faire aucun vœu dans les métropoles ou d’y refuser des admissions. Les raisons sont multiples. Il y a d’abord la question du logement. Avec l’inflation actuelle et un marché locatif en tension, le financement des études constitue une difficulté supplémentaire pour les familles qui vivent loin d’une grande ville. « C’est un frein identifié depuis longtemps, mais il ne cesse de se renforcer. C’est d’ailleurs ce que confirme Margot Lecœur, présidente de la fédération Des territoires aux grandes écoles, qui regroupe 52 associations locales pour l’égalité des chances en milieu rural dont l’une « de la Vendée au grandes ecoles » fondée en 2019 par des vendéens, étudiants ou diplômés de Grandes Écoles.

D’après une étude de 2019 de la Fondation Jean-Jaurès, “52 % des foyers ont la possibilité de financer un logement en dehors de la région du jeune”, un chiffre qui “descend de huit points pour les foyers ruraux”. Un avis du Conseil économique, social et environnemental de 2017 rappelle lui aussi que, pour les jeunes ruraux, “l’aspect financier est un frein à la poursuite des études supérieures, notamment quand elles nécessitent le départ du foyer familial”. Si les lycéens vivant dans une grande agglomération peuvent aussi être amenés à déménager pendant leurs études, les cas sont plus limités, en raison d’une offre de formations plus fournie dans leur ville d’origine d’une part et de la sectorisation des universités d’autre part. Il existe des inégalités territoriales d’accès à l’enseignement supérieur puisque, comme le rappelle un rapport de la Cour des comptes publié en février 2023 le taux de diplômés réduit globalement à mesure qu’on s’éloigne des grandes villes.
Samuel
à franceinfo
Après la question du logement vient celle de la vie quotidienne. “Les étudiants qui habitent chez leurs parents n’ont généralement pas besoin de se nourrir seuls. Pour les autres, le budget alimentation a considérablement augmenté. À cela s’ajoute le fait qu’ils passent des hypermarchés de campagne aux supérettes de centre-ville”, où les prix sont déjà plus élevés.

Autre ligne de dépenses pour ces jeunes déracinés de leur terroir : les transports. “Les coûts ont explosé ces dernières années. Alors que cela reste important à leurs yeux de rentrer, les boursiers ne peuvent souvent se le permettre qu’à l’occasion des vacances”, affirme la présidente des Territoires aux grandes écoles.

Au-delà de la question du portefeuille, les ambitions des jeunes ruraux sont freinées par d’autres obstacles. Les travaux de Clément Reversé, sociologue au centre Emile-Durkheim de Bordeaux, mais également ceux de l’INJEP montrent qu’au-delà du coût économique il y a un coût social, émotionnel et affectif.
Helena
à franceinfo
Entre peur du décalage et sentiment d’illégitimité, de nombreux lycéens ruraux s’autocensurent au moment de faire leurs vœux. Parfois, les réticences viennent aussi des proches comme le remarque Clément Reversé. “Il y a des familles qui insistent clairement sur le fait que partir, c’est enclencher une forme de rupture”. Et puis, débarquer de son village natal dans une métropole peut aussi être perçu comme un “changement de milieu social” et donc comme une “trahison”. »

À ces biais propres aux ruraux s’ajoute souvent le sentiment de ne pas avoir été suffisamment informé des possibilités d’orientation. D’après la Fondation Jean-Jaurès, ce ressenti est partagé par 42 % des jeunes de zones rurales, contre 32 % pour les jeunes d’agglomération parisienne.

Conséquence finale : un lycéen parisien à 3 fois plus de chance d’intégrer une grande ecole qu’un jeune vendéen et la part de diplômés titulaires d’un master ou d’un doctorat est « deux fois plus faible en milieu rural qu’en milieu urbain (7,3 % contre 15,4 %).

Mais, pour Clément Reversé, rester dans sa région d’origine et faire des études plus courtes peut aussi être un choix assumé, mûri et stratégique : “On pourrait conclure que les ruraux manquent d’ambition professionnelle. En réalité, ils ont un rapport pragmatique entre formation et emploi, le tout en lien avec leur territoire. Ils anticipent leur insertion professionnelle qu’ils relient à un milieu de vie, et ce bien plus concrètement que les urbains.

Podcast – Congrès

Voici un podcast écrit par le président de l’AMR 85, Denis La Mache et publié sur RCF Radio :

Les 30 septembre et 1er octobre derniers se déroulait en Isère à l’alpe d’Huez le congrès national des maires ruraux de France. De nombreuses thématiques y ont été abordées. Toutes concernent de très prêt le quotidien présent et à venir de nos villages de France. Parmi les thèmes abordés : celui de la transition écologique. Après un an de travaux, le “Grand atelier des maires ruraux pour la transition écologique” a présenté ses conclusions.
Face à l’urgence du changement climatique et à l’érosion de la biodiversité, l’association des maires ruraux appelle à la définition d’un pacte de responsabilité global qui rappelle les droits et les devoirs universels de chaque citoyen envers le vivant, et qui incite les différentes composantes de la Nation à s’emparer des enjeux et à mettre en œuvre au plus vite des actions concrète. Les communes rurales sont l’espace politique de la transition écologique. Parce que la ruralité représente 88% du territoire national ; Parce que la ruralité comprend sur son territoire les biens communs naturels, Parce que les maires ruraux sont au plus près des citoyens et offrent des possibilités d’appropriation et d’expérimentation comme nulle par ailleurs,
Les maires ruraux ont conscience de l’importance des communes rurales pour relever le défi de la transition écologique qui doit être l’affaire de tous les territoires et de tous les citoyens. La ruralité ne subira pas et souhaite être pleinement actrice de sa destinée. Les maires ruraux souhaitent être impliqués dans les décisions qui impacteront leur territoire. Ce qui suppose de la confiance de l’Etat et de construire les conditions d’une mise en capacité d’agir.
Les communes rurales sont prêtes à relever les défis d’une transition écologique à l’échelle nationale voire européenne. Pour ça elles doivent se sentir complètement partie prenante du Pacte républicain, ce qui signifie concrètement :
Une véritable politique d’aménagement du territoire qui assure la présence des services de nécessité dans tous les territoires ruraux (enseignement, santé, offre commerciale) « Nous ne voulons pas voir dans nos campagnes que des éoliennes, nous voulons aussi des boulangeries, des écoles et des médecins »

Cela signifie aussi Un Etat qui reconnaît la spécificité de la ruralité et qui se positionne davantage dans un rôle d’accompagnement des communes rurales dans leurs projets « Un État plus facilitateur que prescripteur » « Faites-nous confiance, aidez-nous à concrétiser nos projets plutôt que d’établir et de contrôler des grilles d’attribution de subventions »

Chacun doit faire sa part, les villes comme les campagnes. Les campagnes ont des atouts. Nous le savions déjà. Elles peuvent aussi avoir la volonté. Le congrès national des maires ruraux de France vient de le rappeler.

Podcast – L’Agriculture

Il arrive qu’ils bloquent nos autoroutes. Régulièrement, ils tiennent salon Porte de Versailles à Paris. Mais la plupart du temps, ils sont dans nos villages à gérer leurs exploitations et façonner nos paysages. Eux ? Ce sont nos agriculteurs. Mais qui sont-ils vraiment ? L’actualité nous invite à nous intéresser à eux de plus près et à pourfendre quelques idées reçues.

La place occupée par les agriculteurs dans la société française est singulière à bien des égards. Ils sont le seul groupe professionnel à être passé, en moins d’un siècle, de majoritaires au sein de la population à une minorité parmi d’autres. Acteurs de circuits à la fois locaux et mondiaux, exerçant le plus souvent leurs activités dans le cadre familial, bénéficiant de revenus très variables, ils ne correspondent plus beaucoup à l’image d’Epinal du paysan d’avant-guerre.

D’après la MSA, la France ne compte plus que 398 794 chefs d’exploitation. Leur nombre a baissé de 27,5 % en dix ans. À ce constat s’ajoute un vieillissement de la population agricole. Seulement un agriculteur sur cinq a moins de 40 ans. Il n’y a jamais eu aussi peu de jeunes dans la profession. D’ici 2026, 50 % des chefs d’exploitation auront l’âge de la retraite. Les petites exploitations sont les plus impactées par ce vieillissement des actifs. Le taux de renouvellement des chefs d’exploitation ne cesse de décliner. Un sur trois n’est pas remplacé.

Le nombre d’exploitations ne cesse lui aussi de chuter, particulièrement dans l’élevage. Seules celles de grande taille voient leur nombre augmenter. Moins nombreuses, les exploitations n’ont jamais été aussi différentes. Le modèle d’agriculture familiale « à la française » disparait doucement. Si 90 % des exploitations sont encore familiales, cette situation est avant tout liée à des raisons capitalistiques. Ce chiffre masque en réalité le fait que la correspondance entre l’exercice familial du métier, le capital foncier et le capital d’exploitation est profondément bousculée. Les exploitations familiales, définies par l’engagement de tous les membres de la famille régressent au profit des exploitations individuelles dans lesquelles seul le chef de famille est actif agricole.
Parallèlement, on remarque l’arrivée dans la profession agricole de personnes ayant exercé une activité, hors agriculture. Ce phénomène vient percuter le modèle traditionnel de l’installation-transmission. La transmission des exploitations au sein de mêmes familles ne va plus nécessairement de soi. Les enfants d’agriculteurs qui décident de s’installer ne le font plus forcément en reprise de la ferme familiale.

Et puis, un nouveau type d’exploitation agricole émerge en France : des exploitations aux allures d’entreprises, qui, bien qu’elles ne représentent que 10 % des exploitations, elles pèsent pourtant 30 % du produit brut agricole total. Étrangères à l’imaginaire associé à l’agriculture française, ces exploitations d’un nouveau genre occupent aujourd’hui une place grandissante dans certaines filières comme la production légumière ou viticole.
Ces « très grandes entreprises agricoles », qui empruntent plus, dans leur mode d’organisation, au secteur industriel qu’au modèle agricole traditionnel, se caractérisent par un empilement de structures juridiques, un haut niveau d’investissement financier et technologique, un éloignement du modèle famille entreprise, un recours au salariat, à la délégation d’activités et parfois une multi localisation de la production avec un degré souvent très faible de la relation au territoire.
Bref, le modèle agricole français est bousculé, malmené, fragilisé… il est devenu pluriel mais il reste un élément structurant de nos territoires. Il nous amène à nous interroger. Comment trouver un nouvel équilibre territorial ? Quel modèle économique local voulons nous ? La situation change. Elle change vite. Comment réagir ? Lorsque l’on se pose les bonnes questions, au bon moment, alors des crises et des ruptures, parfois, naissent les indispensables mutations.

Zoom 36 000 Communes

Voici un article de notre journal mensuel, présentant l’AMR 85 et ses objectifs :

“La Vendée était l’un des derniers départements de France à ne pas avoir d’association des maires ruraux. C’est chose faite depuis le 9 mars 2022.. Les objectifs sont ambitieux et le travail ne manquera pas. Apporter des réponses adaptées à nos enjeux de territoire que sont notamment l’accès aux soins, la prise en charge du grand âge, le désenclavement numérique, les mobilités, le développement de commerces de proximité… sont nos prochaines priorités.

Il ne s’agira pas là d’opposer les territoires urbains, périurbains et ruraux, mais de souligner la différence de traitement et de travailler au rééquilibrage. Tout le monde y gagnera. Et nous ne manquons pas d’arguments pour faire reconnaître les atouts et l’attractivité des territoires ruraux. 

Terres d’accueil et de progrès dans de nombreux domaines, nos campagnes font preuve de créativité et d’innovation dans les secteurs économiques, sociaux et culturels. Ils disposent déjà de réponses à de nombreuses questions auxquelles notre société est confrontée, qu’il s’agisse de la qualité alimentaire, de l’écodéveloppement, de l’économie verte… Sur bien des aspects, ils sont des laboratoires d’innovation. Ils contribuent à dessiner la France de demain. Les soutenir, c’est nous soutenir tous.”